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La culture traditionnelle de la pomme de terre implique souvent bêchage, labour et travail intensif du sol. Pourtant, une méthode bien plus douce, accessible à tous, gagne en popularité : planter ses pommes de terre directement sur le gazon, sans retourner la terre. Inspirée de la permaculture, cette technique séduit de plus en plus de jardiniers par sa simplicité, sa productivité et son respect du sol.
A découvrir dans cet article
Planter sur gazon présente des avantages notables. Cette méthode respecte les couches naturelles du sol, limite l’érosion, favorise la vie microbienne et évite le dur labeur du bêchage. Elle est idéale pour les sols compactés, les pelouses inutilisées ou les terrains en friche.
Elle permet aussi d’obtenir une belle récolte avec un minimum d’outils, ce qui en fait une méthode très populaire chez les débutants.
« Cultiver sur gazon, c’est laisser la nature faire une partie du travail à votre place. »
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les racines des pommes de terre traversent le paillis pour atteindre l’humidité du sol. Le gazon, en se décomposant, nourrit le substrat en humus. Il suffit de disposer les tubercules au sol, de les couvrir, puis de les laisser pousser.
La plantation commence dès la fin de l’hiver ou au début du printemps, idéalement entre mars et avril selon les régions. Pour cette méthode, nul besoin de creuser.
La première étape consiste à tondre la pelouse très court. Ensuite, disposez les tubercules germés directement sur la terre. Une distance de 30 à 40 cm entre chaque plant est recommandée pour assurer une bonne croissance. Recouvrez-les d’une couche de matière organique : du foin, de la paille, des feuilles mortes ou du compost.
Il est important que cette couche fasse au minimum 15 cm d’épaisseur. Elle protège les tubercules de la lumière, évite la photosynthèse et empêche ainsi les pommes de terre de verdir.
La culture se fait à la lumière naturelle et sans terre remuée. Si le paillis se tasse au fil des semaines, il peut être renforcé. Il joue un rôle crucial : il garde la chaleur, conserve l’humidité et bloque les mauvaises herbes. Ce système s’apparente à un potager paresseux très efficace.
Contrairement aux idées reçues, les pommes de terre ont besoin d’eau. Si la saison est sèche, un arrosage régulier sera nécessaire, en particulier durant la floraison, période où les tubercules se forment. Un excès d’eau stagnante peut toutefois provoquer le pourrissement, il est donc préférable d’arroser modérément mais en profondeur.
La méthode sur gazon offre aussi une meilleure résistance naturelle contre les maladies. Le paillage empêche les éclaboussures de terre sur les feuilles, réduisant ainsi les risques de mildiou. Un autre avantage de cette technique est qu’elle empêche les mauvaises herbes de proliférer.
Le paillis étouffe les jeunes pousses adventices tout en maintenant une bonne température pour le développement racinaire.
Le buttage, habituellement indispensable en culture traditionnelle, devient ici inutile. Les tubercules, protégés par le paillage, restent bien couverts. Il suffit simplement de vérifier que les extrémités ne dépassent pas et de les recouvrir si besoin.
La récolte des pommes de terre dépend de la variété choisie, mais elle commence généralement entre juin et août. Les feuilles qui jaunissent et se couchent sont le premier signal. Un des grands avantages de cette méthode est la facilité de récolte : inutile de creuser, il suffit de soulever la couche de paillage pour découvrir les tubercules.
La récolte se fait à la main, délicatement, en retirant les pommes de terre une à une. Cette méthode permet de conserver un sol intact, aéré et vivant. De plus, les pommes de terre récoltées sont généralement plus propres que celles extraites d’un sol boueux ou argileux.
La méthode est durable et renouvelable. Après la récolte, il est conseillé de laisser reposer le sol ou de planter une culture de couverture comme la moutarde, le trèfle ou la phacélie. Ces engrais verts enrichissent la terre et évitent l’appauvrissement du sol. On peut recommencer la culture l’année suivante, en changeant légèrement l’emplacement si possible.
Il est aussi possible d’amender le gazon en surface avec du compost ou du fumier bien mûr, puis de réutiliser le même espace pour de nouvelles plantations, pas nécessairement des pommes de terre. Cette méthode s’intègre parfaitement dans une logique de rotation des cultures, même en surface non travaillée.
Les rendements de cette technique sont tout à fait honorables. Bien que légèrement inférieurs aux cultures intensives en sol meuble, ils sont largement compensés par la simplicité du procédé.
On peut espérer entre 1,5 et 2,5 kg de pommes de terre par m², selon les conditions climatiques et les variétés choisies. Les variétés précoces comme ‘Amandine’, ‘Belle de Fontenay’ ou ‘Sirtema’ s’adaptent très bien à cette culture douce.
Planter des pommes de terre sur gazon n’est pas une lubie de jardinier paresseux. C’est une technique intelligente, douce pour le sol et productive, qui respecte les cycles naturels.
Que l’on débute dans le potager ou que l’on souhaite simplifier ses pratiques, cette méthode offre une alternative convaincante à la culture traditionnelle.
« Pourquoi retourner la terre quand les pommes de terre savent pousser seules sous un peu de foin ? »
Adopter cette technique, c’est cultiver autrement. C’est s’engager dans une démarche plus respectueuse de la nature, tout en obtenant une belle récolte, savoureuse et gratifiante.